EXPULSION DU NID BIARNES : LA CROIX ROUGE, HUMANITAIRE ?

Les nouveaux occupants redonnent vie au Nid Béarnais.

          Depuis 2007, les locaux du "Nid Béarnais" appartenant à la Croix Rouge sont en vente, laissés à l'abandon et au pillage. Vers octobre 2012, des individus - pas tous militants - investissent le site afin d'en faire un lieu occupé et vivant et le rebaptisent en Occitan: "lo Nid Biarnés". Remise en état des lieux, chantiers collectifs, concerts, les nouveaux occupants du Nid Béarnais en prennent soin et en font un espace chaleureux de rencontre, d'échange et de fête. Mais aussi et surtout un lieu d'habitation, car c'est là qu'ils vivent. Ce ne sont pas des "punks à chiens dégueulasses", contrairement à ce que certains individus tentent de faire croire. Ce sont des travailleurs/ses précaires, des artistes sans locaux pour travailler, des acteurs/trices du monde associatif, etc.

Expulsion des occupants ainsi que 1000€ de dommages et intérêts.

          Comme par hasard, la Croix Rouge reprend conscience de l'existence de ce lieu qu'elle a elle-même abandonné. Le 11 Décembre, Valérie Irrigarai - directrice par intérim du Nid Béarnais (donc directrice d'un lieu abandonné...)  demande l'expulsion des occupants (en plein hiver) ainsi que 1000€ de dommages et intérêts pour payer les dégradations occasionnées (par des gens qui ont au contraire réparé le lieu).

Cela ne parvient pas à saper le moral des habitants, qui organisent un chantier collectif et des concerts. Une pétition contre l'expulsion du Nid biarnés est même lancée. S'ensuivent d'autres activités telles qu'un nouveau chantier collectif, une soupe populaire (garbura), des expo-concerts et même un cortège dans le défilé du carnaval de Pau.

Ils doivent sortir dans le froid, ne pouvant pas récupérer toutes leurs affaires.

          Le 13 février à 7h30 du matin, "une trentaine de CRS et une vingtaine de policiers" vient déloger les habitants du Nid Biarnés, par des températures hivernales, accédant ainsi à la requête du directeur régional de la Croix Rouge, Patrick Lepault. Les occupants doivent alors sortir dans le froid, ne pouvant pas récupérer toutes leurs affaires. Les serrures sont changées, le chemin d'accès est bloqué. C'en est fini du Nid Biarnés. Face à la presse, M. Lepault tente de paraître plus humain: "Nous les avons rencontrés pour tenter de trouver des solutions de relogement. Ils ont repoussé toutes nos offres." Ces offres étaient la dispersion entre Pau et Toulouse/Tolosa(Òc), de moins bonnes conditions de vie, des appartements minuscules et miteux, voire un camp.

De plus, cette expulsion a un coût (mobilisation des forces de police, CRS venus de Marseille, surveillance du lieu, gardiennage des biens personnels restés sur place, etc). Pourtant, la Croix Rouge se lamente, disant qu'elle manque d'argent. Bref, une vaste blague. Pendant ce temps, le Nid Béarnais est toujours à vendre...

IMPORTANT → Lire le communiqué post-expulsion.

Le cas du Nid Biarnés est très illustratif de la véritable nature de la Croix Rouge. Cette dernière avait abandonné un local, présenté comme "à vendre" mais ne trouvant pas d'acheteur. Lorsque des gens sont venus le saccager et le piller, la CR n'a pas levé le petit doigt. Mais lorsque d'autres sont venus le réparer et le faire revivre en dehors des oeillères légalistes de la CR - préférant la culture populaire et la réquisition des logements vides à la façon dont les capitalistes veulent nous faire vivre - la réponse a été la répression et l'expulsion. La Rédaction de vFLC ainsi que moi-même vous invitons et vous encourageons à ne plus donner un seul centime à la Croix Rouge, cette organisation qui ose se dire humanitaire mais qui jette à la rue en plein hiver des gens dont le seul crime est d'avoir voulu construire un projet légèrement différent. Pour plus d'infos sur les méfaits de la Croix Rouge, cliquez ici.