LA RIGUEUR, C'EST MAINTENANT

La Rédaction présente ses excuses pour le retard considérable dans la publication de cet article. Cette dernière a été un peu trop optimiste quant à sa capacité de travail et a un peu fui cet article, ne sachant pas très bien comment le présenter. Cependant, l'année se terminant, il a été décidé de mettre en ligne le travail réalisé même s'il n'est pas parfait, afin de ne pas continuer avec des articles en retard.

          Le 2 Juillet 2012, le site internet de la Cour des Comptes publie un communiqué dans lequel il parle de l'état des finances de la République. Dans les jours qui suivent, la presse diffuse l'information: le communiqué préconise la rigueur. Le mot fait froid dans le dos, d'autant plus que notre Président devait être celui "de la croissance" et surtout pas celui de la rigueur. C'est la première très mauvaise nouvelle d'un quinquennat qui s'annonçait social, agréable, progressiste, proche des préoccupations populaires... bien que les promesses de Hollande n'aient pas su tromper tout le monde. L'histoire semble familière: chez nos voisin-e-s espagnol-e-s, c'est le PSOE (parti frère du PS et membre, comme ce dernier, de l'Internationale Socialiste) qui a mis en place les premières grandes politiques de rigueur dans le pays. La Rédaction ne s'étendra pas sur les mesures à prendre et se contentera de rediriger les lecteurs/trices vers nos sources (en fin d'article).

          Le choix du désendettement, à marche forcée pour le rétablissement des comptes publics

          Le 13 Novembre, Hollande s'adresse aux citoyen-ne-s. "J'ai fait mes choix. Je m'y tiens, sans avoir à prendre je ne sais quel changement ou quel virage", affirme le Président. Il est le champion de la croissance, ça on l'a compris. Mais pour arriver à sa croissance, il faut passer par la rigueur... Face aux manifestations qui secoueront l'Europe le lendemain afin de protester contre la rigueur, Hollande se veut rassurant. Pourtant, il a "fait le choix du désendettement, à marche forcée pour le rétablissement des comptes publics". La priorité des priorités pour le Président et son gouvernement, c'est de réduire les dépenses de 50 milliards d'euros sur cinq ans.

          Aveu ou gaffe? Lors de l'université d'été du MEDEF, la présence d'Ayrault a été très remarquée. Il faut dire que c'est la première fois qu'un Premier Ministre en fonction assistait à cet évènement. De plus, il s'agit d'un ministre du PS, ce qui est d'autant plus "étonnant". Accompagné d'une dizaine de ses ministres, il a parlé de redressement budgétaire, de souveraineté, et a affirmé que le gouvernement n'est pas l'ennemi des entreprises. Par sa présence, Ayrault a non-seulement montré de manière très claire le lien indéfectible qui lie n'importe-quel gouvernement au patronat, mais il a également prouvé que le PS n'est pas différent des autres partis: c'est un parti capitaliste qui sert les intérêts des patrons et de personne d'autre. Difficile de dire s'il s'agit d'un pied de nez aux travailleurs/ses ou d'une bourde imprévue...

          Les belles promesses du PS se retrouvent sacrifiées au nom de l'équilibre budgétaire

          Ce qui mérite d'être souligné, c'est le fait qu'un gouvernement de gauche met en place une politique non-seulement "de droite", mais aussi contraire à ses engagements. Les belles promesses du PS se retrouvent sacrifiées au nom de l'équilibre budgétaire. Pourtant, les travailleurs/ses ne nous nourissons pas d'équilibre budgétaire. Nous ne nous logeons pas grâce à l'équilibre budgétaire. Nous ne nous cultivons pas grâce à l'équilibre budgétaire. Nos loisirs lui sont étrangers. Notre existence est donc conditionnée par les lois du système capitaliste et nous ne pouvons que tenter d'y survivre. Imaginons maintenant que l'on décide d'en finir avec les banques, le patronat, la dette de l'Etat... imaginons que l'on décide de prendre notre destin en main et de nous gouverner nous-mêmes, nous qui produisons la richesse que les patrons nous volent, que l'on se débarasse des banquiers qui nous prennent notre argent, notre logement, qui nous poussent à prendre des crédits que l'on ne peut pas rembourser et qui nous jettent à la rue après nous avoir tenu par le porte-feuille. Sans tous ces profiteurs, en décidant nous-mêmes de comment gérer les affaires de notre pays, nous n'aurions plus à faire des sacrifices. Finis rigueur, équilibre budgétaire, etc.

          A nous d'en tirer les conséquences...